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Lucie

Route vers Jodhpur


Du haut de la terrasse de l'hôtel, je regarde la vie qui s'éveille autour de nous. Deux jeunes, perchés sur les toits, mènent sans conviction un combat dérisoire contre la poussière du désert, dont ils savent à l'évidence qu'ils ne seront pas vainqueurs.

En regardant la terrasse de l'hôtel voisin, je comprends que les banquettes creusées dans les murs, sur lesquelles j'adore m'installer pour déjeuner, servent parfois également de couchage pour les serveurs. Nous retrouvons quelques figures familières, payons notre note et c'est parti pour Jodhpur. Nous tâchons de prendre quelques repères : ainsi, la foule de gens sur les trottoirs à tel endroit, ce n'est pas pour attendre les transports, mais l'anpe local, comprenez un endroit où se jouent des embauches.

Ces autres, là, non, ils rentrent chez eux et dorment sur le bord de la route. Et pour ceux là, plusieurs hommes dans un camion, nous pensions qu'ils partaient au travail, la réponse est immédiate et sans appel : non, ce sont des musulmans. Ah? Bon.

Pendant qu'on roule, je lis des récits de voyage vers le Pakistan, où je n'irai sans doute jamais, mais dont les paysages m'affoleraient sûrement le coeur. Heureusement, on découvre quelques gracieuses antilopes, ce qui ravit Gérard et me ramène à l'instant présent.

On s'arrête deux fois en cours de route, pour une pausé thé et un déjeuner. La route est paisible, en bon état. Le choc est d'autant plus rude lors de l'arrivée. On se précipite tête la première dans un chaos de voitures, tuk-tuks, vélos, carrioles à cheval. Ça réveille! Petit stop à l'hôtel fortement conseillé par notre guide, une maison rococo avec une dame adorable. Ça ira très bien. Et c'est parti pour la ville. Sanjay, notre guide-chauffeur nous lâche avec un point de repère, de multiples recommandations et on y va. C'est drôle, parce que malgré le b....l ambiant, je ne me sens ni agressée ni inquiète. Je n'ai aucun sens de l'orientation mais les points de repère sont nombreux. On rentre dans la vieille ville et on monte vers la citadelle, découvrant au hasard de notre (rude) montée des points de vue sur la vieille ville, dont beaucoup de maisons arborent le bleu propre à la ville. Les explications de ce bleu sont nombreuses, couleur de la caste des brahmanes, insecticide, peinture bon marché etc... Peu importe après tout.

Nous rencontrons un couple de français, parisiens, qui voyagent en bus et scooters, et un jeune kiné aussi. On fraternise le temps d'un échange entre voyageurs. On va prendre un thé sur la terrasse du café dont ils sortent, minuscule oasis de calme au sommet du bâtiment.

Des indiens, souvent, nous arrêtent, nous questionnent, d'où on vient, est ce qu'on aime l'Inde? Un petit selfie? Va pour le selfie. Après ce moment paisible et hors du temps, nous revenons au point de rv.

Retour, dîner à l'hôtel, miraculeusement loin de l'agitation ambiante, sous l'oeil impavide du tigre empaillé qui orne notre salle à manger.

Le récit de la veille ici Lucie Bressy

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